Le temps le confirme, Alain Senez a un sens aigu de la mise en scene. Sa nouvelle exposition aborde des personnages hors du commun. Ce n’est pas une ‘peintre d’historie’ mais une demarche plastique situee dans un siècle donne pour en retrouver le coiuleur, la musique et la lumiere: ‘Il s’agit’, dit Alain Senez, ‘de peindre l’emanation spectaculaire de certaines existances fugitives, dans leurs epoques respectives’. Aisi, nous voyons Stanley dans la foret equatorial, Heliogabale au temple du soleil, Gesualdo musician meurtier qui finira repenti, Jean Genet dans sa hantise de purte inaccessible, Lord Byron incinerant Shelley, Clara Schumann au piano, Louise Labe et ses inspiriteurs. Et Masaccio, le novateur du Quattrocento; rompant avec l’art medieval, il ‘inventa’ l’expressionisme.
En tout, huit toiles de grand format. La matiere est riche et chaque touché parle au Coeur et a l’esprit. Un rien du bleu, de l’ocre, et une somptueuse chevelure blonde de degage, la definition de l’image se fait a distance sur un champ d’une grande profondeur. Les couleurs sint tells que notre fin de siècle les aime: eclatantes, ignees ou glaciales, jamais ternes. J’ai ecrit d’ Alain Senez en 1982, pour sa presentation a la FIAC, qu’il avait un veritable besoin d’elevation vers des demeures inaccessibles, je crois bien ne m’etre pas trompee.
Anita Nardon
Galerie de la SNCI, rue Victor Allard 45, 1180 Bruxelles.
Jusqu’au 28 Novembre.